Un weekend particulièrement sanglant en Haïti

Au moins deux personnes ont été assassinés et un substitut commissaire du gouvernement blessé par des civils armés durant le weekend à Port-au-Prince. Pas moins de deux cas d’enlèvements ont été aussi signalés alors que la société civile comme un seul homme a levé ce 28 février 2021 pour dénoncer entre autres le phénomène de l’insécurité et du kidnapping.

La situation devient de plus en plus préoccupante dans le pays. Les civils armés n’entendent pas chomer. Au mépris de l’indignation populaire, ils maintiennent leur caravane de sang. Ce weekend, alors que la population a réalisée l’inédite marche contre la dictature et l’insécurité, ils ont renversé au moins deux citoyens dont, un éminent médecin à L’avenue Christophe et un jeune ingénieur au niveau de la rue pavée. Un subtitut commissaire du gouvernement a eu la vie sauve mais sorti blessé grace à sa vigilance. Dans la foulée on signale au moins deux cas d’enlèvements dont celui du PDG de “bonjour” pompe de service.

Depuis le jeudi 25 février 2021, on déplorait des morts violentes en quantité dans le pays. L’invasion à la prison civile de la Croix-des-Bouquets a couté la vie à dix huit (18) membres de la population civile, six (6) prisonniers qui tentaient de deshabiter leurs cellules et le chef de la prison. Au lendemain, le plus célèbre des chefs de gang du territoire, Anel Joseph, ayant cotoyé à nouveau le milieu ambiant grace à cette évasion spéctaculaire n’en a pas profité longtemps puisqu’il a été abattu par les forces de l’ordre à l’Estère. Une opération policière dans la commune de la Croix-des-bouquets a aussi couté la vie, durant le weekend, à un autre fugitif et 7 autres sont reconduits dans leurs cellules.

Seulement pour ce qui à trait à cet incident, on a enrégistré au moins vingt sept (27) tués par balles. Sans compter les multiples forfaits commis par ces bandits au courant de la semaine.

Il n’y a pas que cela. Le meurtre qui a suscité le plus de colère c’est celle concernant le pédiatre, Ernts Pady. Ce dernier a été assassiné tot dans la matinée du 28 février 2021, quelque temps avant la marche contre le kidnapping. Etant sorti pour aider une blessée, il a été assassiné par des individus qui essayaient de l’enlever mais qui sont finalement partis avec celle qui l’accompagnait.

Quelques heures avant, un membre du parti OPL, Gary Clermont, n’a pas survécu aux balles assassines des civils armés en revenant de la banque. Cet ingénieur tué dans sa voiture n’a pas pu epargner ses frères qui en sont sortis blessés. Dans la même soirée, le substitut commissaire du gouvernement de Port-au-Prince, Jeanty Souvenir, a subi une attaque armée de laquelle il est sorti lui aussi blessé à la cuisse.

Quid du kidnapping ?

Outre le cas de la compagne du docteur Pady enlevée lors de son assassinat et d’autres cas isolés, un enlèvement deffraie la chronique. Il s’agit de celui concernant le pdg de la station de service “Bonjour”, Jean Marc Condésir. Ce dernier a été enlevé dans l’après- midi du 28 février devant son bureau à Mariani. Agé de 47 ans, la victime a été attaquée par des individus en uniforme de la police à bord d’une land cruiser blanche immatriculée Service de l’État, précise son frère. Jusqu’à la rédaction de ce texte, les ravisseurs n’ont pas appelé la famille pour réclamer une rançon. La population en colère a paralysé la nationale numéro deux à hauteur de Mariani.

Il faut noter que la population n’arrête pas de signaler aux autorités policières que le maximum de cas de kidnapping sont enrégistrés par des gens en uniforme de police et à bord de voiture teintée (zo reken) portant des plaques de l’État. Soulignons aussi que, hormis les cas de kidnapping qui vont en grandissant, les crimes commis contre des individus en provenance de la banque commencent à connaitre un accroissement inquiétant ces derniers jours.